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La décision médicale en réanimation, un indispensable fardeau

Abstract

La décision est au cœur du métier de réanimateur. Elle est partie intégrante de son activité au quotidien. Cet exercice s’avère d’autant plus difficile lorsque, en période de crise sanitaire, les médecins sont confrontés à une majoration du flux des patients en inadéquation avec la capacité d’accueil en réanimation. Il est nécessaire de s’interroger sur les mécanismes qui entrent en jeu dans cette démarche de décision. L’analyse étymologique aide à une meilleure compréhension de ces mécanismes. Décider n’est pas choisir. On ne peut réduire la décision à un calcul mathématique. L’angoisse, l’incertitude font partie intégrante de ce processus. Les récents travaux sur les biais cognitifs ainsi que la recherche en neurosciences ont mis l’accent sur sa profonde complexité. Le partage de décision, exercice bien développé en soins critiques, permet de soulager en partie du fardeau qu’elle représente. Si les avantages de ce partage sont indéniables, il ne faut pas en négliger ses inconvénients. Elle reste un fardeau indispensable car témoin de l’engagement du soignant envers le soigné et de l’expression de sa responsabilité morale. Le fardeau est une charge que l’on porte, que l’on assume. S’il pèse dans la décision, il lui apporte aussi toute sa valeur. Décider c’est soigner. L’avènement de nouvelles technologies pourrait considérablement modifier l’approche décisionnelle. Il est nécessaire, en amont, de définir ce que représente la décision en réanimation afin d’intégrer au mieux ces technologies sans se positionner comme technolâtre ou technophobe mais plutôt technosophe.

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