
Les abcès hépatiques, définis comme des collections purulentes au sein du foie, sont des infections rares mais graves, avec une mortalité pouvant atteindre 28 % en réanimation. Leur incidence est estimée à deux pour 100 000 habitants par an dans les pays occidentaux, mais jusqu’à 86 pour 100 000 en Asie. Les principaux facteurs de risque incluent le sexe masculin, l’âge avancé, le diabète, l’immunodépression et les maladies hépato-biliaires sous-jacentes. Le diagnostic repose sur des signes cliniques non spécifiques, des anomalies biologiques inflammatoires et l’imagerie, le scanner étant plus sensible que l’échographie. Les étiologies sont majoritairement biliaires, bien qu’environ 30 % des cas soient cryptogéniques. Le traitement associe une antibiothérapie ciblant les bacilles à Gram négatif, les streptocoques et les germes anaérobies, et un drainage pour les abcès de plus de cinq centimètres. Le drainage n’a pas démontré de bénéfice de survie en réanimation. Enfin, des techniques comme la PCR 16S ou la métagénomique pourraient améliorer la documentation microbiologique, essentielle pour une prise en charge optimale. Une approche rapide et adaptée reste cruciale pour limiter les complications et réduire la mortalité.