Les traitements de réanimation

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Synthèse

Dans certains cas, il est nécessaire d’instaurer des traitements sédatifs qui vont entrainer un « coma artificiel », de manière plus ou moins prolongée. Lors de l’arrêt de ces médicaments, le « réveil » du patient n’est pas instantané et peut prendre plusieurs heures/jours, avec parfois des phases d’agitation. Durant toute cette période, la présence et la parole des proches est possible et bénéfique pour le patient.

Pour en savoir plus

Pour certaines maladies, il est nécessaire de mettre en route une sédation, ou induire un "coma artificiel", notamment pour les patients mis sous respirateur artificiel. Cette sédation peut durer quelques heures à plusieurs semaines en fonction de l'état de santé du patient et de ses besoins.

Plusieurs médicaments sédatifs (qui endorment), et analgésiques (qui diminuent la douleur) peuvent être administrés afin d'obtenir cette sédation.

Les doses de médicaments provoquant la sédation peuvent varier, ainsi que l'éveil du patient: le patient peut être réveillé et calme, réveillé et très agité, partiellement endormi ou encore dans un sommeil profond. Dès que l'état de santé du patient le permet, l'objectif est de diminuer voire d'arrêter la sédation, afin d'obtenir le réveil du patient et de permettre une extubation (retrait du respirateur artificielle) le plus rapidement possible.

Au cours des phases de réveil, il arrive parfois que les patients soient très agités. Cela peut être dû à un "délirium" de réanimation, provoqué par les médicaments ou la maladie. Afin que le patient ne se mette pas en danger et n'enlève pas ses tuyaux (notamment la sonde d'intubation), il arrive d'avoir recours à des contentions. Il s'agit de liens que les soignants mettent en place au niveau des poignets pour maintenir les mains loin du visage et des tuyaux. Ces contentions sont retirées dès que possible et laissées le moins longtemps possible. Il arrive que certains patients gardent après la réanimation seulement le souvenir d'avoir été attaché.

Puis je parler à mon proche quand il est dans le coma ? Est ce qu'il va m'entendre ?

Même s'il ne montre aucun signe, votre proche peut entendre votre voix et sentir que vous le touchez. Vous pouvez lui tenir la main, lui parler et lui dire qu'il est à l'hôpital. Il peut être difficile de savoir quoi dire, mais vous pouvez lui donner des nouvelles de la famille ou lui parler de ce que vous avez fait ensemble. Vous pouvez essayer de leur lire un journal ou un livre, cela peut être réconfortant d'entendre votre voix.

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Synthèse

Le patient mis sous ventilation artificielle est dans l’incapacité de s’alimenter normalement. Il est alimenté soit par une sonde gastrique, soit par une perfusion dans les veines. Après le réveil du patient et l’arrêt de la ventilation artificielle, ce mode d’alimentation peut être maintenu si le patient présente des troubles de la déglutition.

Pour en savoir plus

Quand un patient est admis en réanimation et mis sous ventilation artificielle, il ne peut plus se nourrir normalement. L'alimentation est alors assurée par 2 moyens possibles :

  • Une sonde d'alimentation gastrique :
    Une sonde (un tuyau souple) est placée dans une narine ou dans la bouche et va directement dans l'estomac. Via cette sonde, une alimentation artificielle liquide est administrée, le plus souvent en continu et assure les besoins énergétiques et nutritionnels.
  • Une perfusion veineuse :
    Il s’agit d’une perfusion par voie veineuse (parentérale) de solutions contenant tous les besoins énergétiques et nutritionnels du patient. Ce mode d’administration est utilisé dans les cas où l’alimentation par une sonde gastrique est impossible ou contre-indiquée.

Quand le patient n’a plus besoin de ventilation artificielle, il reprend la plupart du temps une alimentation normale progressivement. On peut observer des anomalies de la déglutition pendant quelques jours après le retrait de la sonde d’intubation. Il est nécessaire à ce moment de maintenir une alimentation artificielle plus prolongée.

Dans certains cas, le patient est laissé à jeun volontairement. Cette situation est souvent source d’inconfort pour le patient. La sensation de soif et une sécheresse de la bouche sont surtout rapportées plus qu’une sensation de faim. Des soins de bouches réguliers peuvent atténuer cet inconfort.

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Synthèse

En cas de difficultés pour respirer, il existe plusieurs techniques pour apporter de l’oxygène (lunettes, masques, tuyaux dans le nez). En cas d’atteinte très grave du système respiratoire, il est parfois nécessaire de recourir à une intubation trachéale et d’aider le patient à respirer avec un respirateur artificiel. Le patient sera alors « endormi » par des médicaments sédatifs, comme pour une anesthésie générale. Si cela ne suffit pas et dans certains cas, une assistance extra corporelle par ECMO pourra être nécessaire, et permettra de remplacer de manière temporaire les poumons qui ne fonctionnent plus.

Pour en savoir plus

Certaines maladies qui amènent en réanimation peuvent provoquer une atteinte de la respiration, avec une baisse de l'oxygène dans le sang. Il existe en réanimation plusieurs moyens d'apporter de l'oxygène à un patient, en fonction de la gravité.

  • Oxygénothérapie simple :
    Pour des besoins en oxygène faible, l'oxygène est administré via ce qu'on appelle "des lunettes à oxygène". Cet appareil se compose d'un tube souple dont l'extrémité se divise en deux branches qui sont placées dans les narines et d'où s'écoule un mélange d'air et d'oxygène. Quand les besoins en oxygène sont plus importants, l'oxygène peut également être délivrée à travers un masque à oxygène, qui recouvre le nez et la bouche.
  • Oxygénothérapie nasale à haut débit :
    Quand les besoins en oxygène sont plus importants, l'oxygène peut être administrée par un appareil qui va délivrer l'oxygène à haut débit. Il se compose d'un tuyau souple plus gros que pour l'oxygène simple, avec deux branches qui sont placés dans chaque narine. Le mélange d'air et oxygène est délivrée à ""haut débit"", c'est à dire avec beaucoup de puissance, ce qui a pour conséquences de faire plus de bruits, et de donner une sensation d'air chaud qui rentre dans les poumons et qui peut donner des bourdonnements dans les oreilles.
  • La ventilation non invasive :
    Dans certaines maladies, la mise en place d'une ventilation non invasive est nécessaire, à la fois pour administrer de l'oxygène mais aussi pour aider le patient à respirer. Un masque, qui prend le nez et la bouche généralement, est placé sur le visage avec des sangles (afin qu'il soit bien étanche). Ce masque est relié à la machine de ventilation par des tuyaux. La machine va délivrer et "pousser" de l'air à l'intérieur des poumons du patient, afin de l'aider à respirer. Ce dispositif peut être inconfortable surtout au début. Les soignants mettent en place tout ce qui est nécessaire pour qu'il soit bien toléré.  La ventilation non invasive est également régulièrement utilisée après une intubation, une fois que le patient n'est plus sous respirateur artificiel, afin de limiter le risque de réintubation.
  • La ventilation invasive, ou le "respirateur artificiel" : pour les patients dans un état grave, la mise sous respirateur peut être nécessaire. C'est une machine de respiration, reliée par des tuyaux à une sonde d'intubation. La sonde d'intubation est un tube souple, placé directement dans la trachée du patient (soit par la bouche, soit par la narine). Cette sonde d'intubation permet également de protéger les poumons de la salive ou des sécrétions qui sont dans la bouche et l'estomac afin qu'elles ne passent pas dans les poumons. Le respirateur permet donc l'oxygénation et la respiration du patient.
    Quand un patient doit être intubé, cela est fait sous anesthésie générale comme pour une intervention au bloc opératoire.
    Quand le patient va mieux, l'objectif est de le faire respirer "seul" mais avec la sonde d'intubation en place. S'il réussit à respirer "seul", on peut alors l'extuber, c'est à dire retirer la sonde d'intubation et le respirateur artificiel.
  • L'ECMO veino-veineuse ou l'oxygénation par circulation extra-corporelle : Pour les patients les plus graves au niveau de la respiration, il peut arriver que le respirateur artificiel ne suffise pas à assurer l'oxygénation. La mise en place d'une oxygénation par circulation extra-corporelle peut être nécessaire. Une machine de circulation extra corporelle permet de prélever le sang du patient, de l'oxygéner puis de le réinjecter au patient. 

       

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Synthèse

L’élimination des urines se fait dans la majorité des cas grâce à une sonde urinaire qui est retirée dès que l’état du patient le permet. Dans certaines situations, les reins du patient peuvent dysfonctionner et cela peut nécessiter des séances de dialyse qui peuvent durer jusqu’à quelques semaines. L’élimination des selles se fait par les voies naturelles. Un médicament contre la constipation est administré si besoin.

Pour en savoir plus

  • L'élimination des urines :
    L’élimination des urines se fait grâce à un tuyau souple (sonde urinaire) inséré par les voies naturelles et arrivant jusqu’à la vessie. Il permet l’élimination des urines chez les patients inconscients ou dans l’incapacité d’uriner normalement. Il est important de quantifier la quantité des urines. Ce tuyau est retiré dès que l’état du patient le permet. Il pourra après utiliser un urinal, un bassin ou une chaise percée pour uriner normalement.
  • La dialyse ou "reins artificiels" :
    Certaines maladies de réanimation peuvent entrainer un dysfonctionnement plus ou moins grave des reins, il s’agit d’une insuffisance rénale. Cette insuffisance rénale, si elle est grave, peut nécessiter la mise sous dialyse (appelé ""épuration extra-rénale""). La machine de dialyse permet de nettoyer le sang du patient, et de remplacer les reins le temps nécessaire. La dialyse nécessite un cathéter positionné dans une veine centrale  (cathéter de dialyse ou désilet) avec 2 voies. Une voie qui permet de prélever le sang du patient pour le passer dans un circuit. Ce sang est filtré pour éliminer tous ses déchets à travers un rein artificiel (filtre) puis retourne au patient par la seconde voie du cathéter. Les séances de dialyse durent en générale 4 heures, mais cela peut être plus long ou plus court en fonction des besoins des patients.
    Pour la plupart des maladies, cette mise sous dialyse peut être réversible en quelques jours ou quelques semaines. Cependant, pour certaines personnes la mise sous dialyse peut être définitive.
  • Le transit :
    Le patient continue à aller à la selle normalement pendant son séjour en réanimation sauf pour certaines chirurgies touchant la partie inférieure du tube digestif. La reprise du contrôle des sphincters peut prendre du temps. Les soignants veillent à une reprise normale du transit et s’occupent des soins d’hygiène nécessaires. Le patient utilisera un bassin ou une chaise percée dès que son état de santé le permet. Si apparition d’une constipation, des médicaments laxatifs sont administrés.

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Au cours du séjour en réanimation, il est fréquent que des examens complémentaires soient réalisés, comme par exemple, un scanner, une fibroscopie, une ponction lombaire...

Ces examens peuvent parfois nécessiter le transport du patient (par exemple pour un scanner ou une IRM). Ces transports sont réalisés par l'équipe de réanimation. Le patient étant souvent équipé de plusieurs dispositifs médicaux, un temps est prévu pour sa préparation avant son départ et à son retour où l’on peut inviter les proches à sortir de la chambre.

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Synthèse

En réanimation, les patients ont parfois besoin d’être transfusés en globules rouges, en plaquettes ou en plasma frais congelé. Cela est tracé dans le dossier et une ordonnance sera remise à la sortie pour effectuer un contrôle de prise de sang quelques mois après.

Pour en savoir plus

Les patients hospitalisés en réanimation peuvent avoir besoin d'être transfusé en globules rouges, mais parfois aussi en plaquettes ou en plasma frais congelé (qui servent à la coagulation). Ces transfusions sont toujours réalisées de façon compatible avec le groupe sanguin du patient (sauf en cas d'urgence vitale et de groupe sanguin inconnu). Une traçabilité de toute transfusion est faite, et cela apparaitra également dans le compte rendu d'hospitalisation. Après une transfusion en globules rouges, il est recommandé de contrôler dans les 1 à 3 mois par une prise de sang les RAI (Recherche d'agglutinine irrégulière) pour rechercher la présence éventuelle d'anticorps irréguliers consécutifs aux transfusions précédentes. Une ordonnance vous sera remise ou envoyée à votre domicile pour effectuer ce contrôle, si ça n'est pas le cas, reparlez-en avec votre médecin traitant afin qu'il puisse vous prescrire cette ordonnance.